mardi 16 mars 2010

Et après


Je vous rassure ceci n'est pas une étude de texte du roman de Guillaume Musso.

Le mois dernier, mon grand-père maternel est décédé, à 95 ans. A chaque fois qu'une personne proche de moi meurt, au-delà de la tristesse, deux réflexions me viennent à l'esprit.

En premier lieu, qui sera le prochain sur la liste ? C'est assez terrible (et banal) à dire, mais tous les êtres humains sont amenés à mourir. C'est même leur principal point commun. Nous n'avons donc que très peu de chance d'éviter cet instant où notre coeur s'arrête, définitivement (il peut en effet, parfois, s'arrêter provisoirement, et repartir ensuite). A moins d'être devenu éternel par je ne sais quel miracle, nous allons tous y passer. Et le couperet s'approche de plus en plus à chaque minute, c'est une évidence.
Il ne me reste plus qu'un grand-parent, ma grand-mère maternelle. Elle n'est pas dans un état de santé flamboyant et nous savons qu'elle peut disparaître à tout instant.
Et ensuite ?
Ensuite, si la logique est respectée, ce sera au tour de mes parents. Ils ne sont pas particulièrement âgés (63 ans) et plutôt en bonne santé, il n'y a donc aucune raison que leur mort arrive prochainement. Mais j'y pense, et cette pensée me glace d'effroi. Je ne peux pas imaginer ma vie sans eux, je crois en avoir déjà parlé. Ils sont très (trop ?) importants, m'ont toujours soutenu et encouragé dans tout ce que j'ai entrepris, ou abandonné, et ils laisseraient un grand vide dans mon existence. Impossible à combler ?
Et ensuite ?
Ensuite il y aura moi, un de ces quatre matins. J'avoue, j'y pense également, forcément. Chaque décès d'un proche me rappelle aussi que je ne suis pas immortel. A certaines périodes de ma vie, j'avoue que je n'aurais rien eu contre mourir, mais dans l'absolu, je préfère rester encore un peu. C'est ce qui devrait arriver d'ailleurs, mais on ne sait jamais, un accident est si vite arrivé. Ma mort me fait cependant moins peur que celle de mes parents. Après tout, c'est toujours plus difficile pour ceux qui restent.
On se demande souvent quand finit l'enfance. Je pense qu'on en sort l'instant où on comprend qu'on va mourir un jour, c'est là que se trouve la limite, et la fin des illusions.

Ma seconde réflexion est plutôt une question : qui y a-t-il après la mort ? Pour certains, il n'y a rien. Pour d'autres il y a tout. D'instinct, je me rangerais plutôt du côté des premiers. Je ne pense pas que nous vivions une deuxième vie après la mort, encore moins qu'elle se déroule au paradis ou en enfer (mais si jamais c'est le cas, je prends une option pour l'enfer, on s'y ennuie sûrement moins). Je pense plutôt qu'une fois mort, notre corps se décompose et notre âme, si tant est qu'on en ait eu une, se dissipe dans les airs, mais ne va sûrement pas prendre possession d'un autre corps, que ce soit une girafe, une tomate ou un autre être humain. Nous ne nous réincarnons pas, nous avons disparu dans le néant, pour l'éternité, tout est fini, il n'y aura pas de deuxième chance. Alors autant partir avec le moins de regrets possibles. Et c'est finalement ça le plus difficile.

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