jeudi 25 février 2010

Chacun à sa place

L'être humain est ainsi fait qu'il se fait souvent passer, volontairement ou pas, pour ce qu'il n'est pas.

Regardez Raymond Domenech, on pourrait croire que c'est un incompétent engoncé dans ses certitudes alors que non, il est juste incompris, mal-aimé.
Prenez Mickaël Vendetta, on pourrait croire que c'est un bouffon médiatique qui ne possède pas plus de deux neurones, alors que non, il est certainement agrégé de littérature comparée, mais il le cache, de peur d'être mal jugé.
Et que dire de Nicolas Sarkozy ? On pourrait croire que c'est un tyran nerveux, obséquieux, qui ne supporte pas la critique et prend la France pour son nouveau jouet, alors que non, c'est un homme bon, plein d'empathie pour les Français, et qui fait certainement de son mieux pour assurer le bien-être de ses concitoyens.
Quant à Loana, on pourrait croire que c'est une bimbo siliconée et écervelée, alors que... c'est bien une bimbo siliconée et écervelée.

Mais vous avez compris où je voulais en venir : nous jouons (presque) tous un rôle, nous cachons tous ce que nous sommes vraiment parce que nous pensons que nous devons entrer dans une case bien précise, un stéréotype, pour exister socialement, ou médiatiquement, dans les cas sus-nommés. Et je crois que le lieu où ce phénomène est le plus flagrant est le travail.

Vous avez déjà sûrement dû vous en rendre compte au sein de votre service, ou de votre société. Chacun de vos collègues a de fortes chances de répondre à l'un de ces stéréotypes. Moi, par exemple, sur mon lieu de travail, je côtoie chaque jour :
le discret qu'on entend jamais
la râleuse qu'on entend tout le temps
le souffre-douleur qui adore qu'on lui fasse du mal
le beau gosse qui se la pète
l'autiste qui ressemble à Rain Man
le je-men-foutiste qui n'en fout pas une
le macho qui fait des blagues de cul
le prétentieux qui prend tout le monde de haut
la fashion victim, parce qu'elle le vaut bien
le psychopathe qui pète un plomb trois fois par jour
le dépressif qui fait toujours la gueule
etc...
Et tout ce petit monde coexiste tant bien que mal, chacun à sa place, chacun dans sa case, et les voir évoluer est un vrai petit plaisir...

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