mardi 9 février 2010

Dites 33

Ça y est, c'est officiel, j'ai 33 ans. Je peux marcher sur l'eau, mourir et ressusciter, et prêcher la bonne parole («Aimez-vous les uns les autres»). Jésus-Christ est décédé à 33 ans, là-haut sur sa croix, je peux donc mourir heureux... Ou attendre un peu, on ne sait jamais, j'ai peut-être encore des choses à accomplir...

Etrange anniversaire quoi qu'il en soit. Déjà qu'avoir un an de plus ne me réjouissait pas trop, il a fallu que s'ajoute à cela l'incinération de mon grand-père. Même si je sais qu'il est certainement mieux là où il est désormais, étant donné son état de santé ces derniers mois, ça fout un choc!! Ça me fait énormément de peine pour ma mère aussi, et surtout ça me rappelle que nous sommes mortels, que nous allons tous partir un jour ou l'autre, et que les prochains sur la liste sont a priori mes parents. Je déteste avoir ce genre de pensées, j'essaye de les chasser dès qu'elles approchent, car je n'ose pas imaginer ce que je deviendrais s'ils n'étaient plus là. Je n'ai pas hâte de le découvrir.

Lorsque j'ai appris le décès de mon grand-père, je me suis demandé si la mort d'un proche pouvait inciter à plus profiter de la vie. Je n'ai toujours pas la réponse. J'aimerais dire que oui, que j'allais désormais profiter de chaque jour comme si c'était le dernier, histoire de n'avoir rien à regretter, mais il y a une petite voix en moi, certainement ma conscience, qui me l'interdis. Et heureusement, d'une certaine manière, car qui sait ce que je serais capable de faire si elle ne me parlait pas : claquer tout mon fric, coucher avec plein de femmes, descendre plein de bouteilles de vodka. La philosophie hédoniste, "Carpe Diem", peut être très dangereuse pour la santé, on oublie trop souvent de le dire.

Lorsque j'ai eu 33 ans, l'âge du Christ sur sa croix donc, je me suis demandé si j'allais enfin arriver à être plus comme lui, si tant est qu'il ait existé bien sûr, c'est à dire tolérant, aimant, à l'écoute, altruiste, désintéressé, généreux, en un mot : sage. Tout l'opposé de ce qu'est devenue notre société, et moi, par conséquent, même si je suis loin d'être le pire des hommes (disons que j'ai mon caractère et mes défauts). Je pense d'ailleurs que J.C. se serait fortement déplu à notre époque, il aurait immédiatement demandé à ce qu'on le ramène dans la sienne. J'avoue que j'aimerais beaucoup être comme ça, ne pas laisser mes émotions l'emporter sur ma raison, rester calme en toutes circonstances, pouvoir répondre présent en cas de besoin. Mais là aussi, j'ai une petite voix, je ne sais pas si là c'est ma conscience, qui prend parfois le dessus sur moi et me fait faire des choses que je regrette ensuite. Je suis un homme, je ne suis pas parfait, je suis à l'image de Dieu après tout (!!!!). Mais je ne désespère pas de m'améliorer. Je vais peut-être commencer par m'acheter une croix d'ailleurs, pour savoir comment est la vue d'en haut.

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