samedi 10 avril 2010

Tout ce qui brille n'est pas d'or


La semaine dernière, chose inhabituelle, j'ai vu trois films français à la suite : L'Arnacoeur, Tout ce qui brille, et l'Immortel. Si L'Arnacoeur est assez agréable, notamment grâce à Romain Duris, les deux autres sont franchement loupés. Et les trois ont un point commun, que l'on retrouve d'ailleurs dans de très nombreux films, français ou étrangers, ils sont remplis de clichés.

Dans l'arnacoeur, l'héroïne, qui a l'habitude de tout contrôler dans sa vie, est en fin de compte rebelle et aventurière, un volcan qui ne se demande qu'à s'éveiller ; le beau-frère du héros est beauf ; le futur mari et gendre idéal est abandonné devant l'autel et l'homme et la femme que tout séparait au début finissent par se retrouver et se jurent amour et fidélité à tout jamais.

Dans tout ce qui brille, les deux copines de banlieue parlent vite et mal, s'engueulent (parfois gentiment, parfois moins) pour un rien, volent et mentent, envient les riches et ont honte de leur famille, pourtant seul havre d'honnêteté dans cet océan d'hypocrisie, mais finissent par se retourner vers elles car la famille et les amis, c'est tout de même ce qu'il y a de plus important ; les jeunes femmes riches ne travaillent jamais, ne savent rien faire de leurs dix doigts, sortent tous les soirs, boivent et se droguent et méprisent tous ceux qui ne sont pas de leur milieu.

Dans l'Immortel, le héros, un ancien parrain laissé pour mort après avoir reçu 22 balles, va chercher à se venger de ses assassins, mais court également après la rédemption pour tout le mal qu'il a fait dans sa vie ; sa femme, une prostituée qu'il a sortie du trottoir, est totalement effacée et écrasée par l'aura de son mari ; le nouveau parrain du milieu, instigateur de l'assassinat, est entouré d'une garde qui le craint autant qu'elle le hait, est mégalo, violent et sans pitié, mais tient à sa famille comme à la prunelle de ses yeux et tuerait pour la défendre (car la famille et les amis, c'est tout de même ce qu'il y a de plus important) ; les flics sont pour la plupart incompétents et comprennent tout avec un train de retard ; la lieutenant qui mène l'enquête noie dans l'alcool son chagrin d'avoir perdu son mari, flic assassiné par le nouveau parrain et le chef de la police est corrompu, manipulateur et cynique.

Bref tous ces personnages sont des clichés, vus et revus dans des dizaines d'autres films auparavant, et se comportent exactement comme on attend qu'ils le fassent. Aucune originalité, aucune profondeur, aucune surprise dans leurs actes, leurs réactions, leurs paroles. On pourrait presque deviner le déroulement du film avant même qu'il ne se produise, ce qui les rend au final assez inintéressants et plats. Alors je dis stop! Stop aux auteurs : arrêtez d'écrire de tels personnages. Stop aux réalisateurs : arrêtez de leur donner vie. Stop aux producteurs : arrêtez de payer pour faire de tels films. Merci.

Aucun commentaire: