mardi 18 mai 2010

Un week-end au paradis de l'enfer


D'habitude, je ne parle pas de mon boulot sur ce blog, parce qu'il n'y a pas grand-chose à en dire, même si en fait il y aurait beaucoup à raconter. Mais c'est juste qu'il n'est pas évident de le traiter avec la même ironie que le reste. Bref! Pour la première fois en un peu plus de quatre ans, je suis parti en reportage pour mon taf le week-end dernier, afin de suivre le Grand Prix de F1 de Monaco. Un événement pour moi, que j'attendais avec impatience et une certaine anxiété, mais qui ne s'est pas vraiment passé comme je l'espérais...

En fait c'est au niveau de la logistique que ça a merdé. Comme la décision de partir a été prise quasiment au dernier moment, et que ce week-end là sur la Côte il y avait outre le Grand Prix le Festival de Cannes, ça été un peu la galère pour me trouver vol et hôtel. Du coup je me suis retrouvé à "Perpète les Oies" et mon vol du retour était très (trop) tôt pour que je fasse tout ce que j'avais à faire à la fin de la course.

Vendredi : lever à 6h45, je décolle de chez moi (Paris 18e) à 7h45, je choisis de me rendre à Orly en voiture plutôt qu'en transports, ce sera moins long. Sur la route pas de souci, à l'aéroport pas de souci, au contrôle des bagages pas de souci, je n'ai ni bombe, ni couteau, ni pistolet, ni bouteille d'eau dans mon sac... Ah si merde, quand même, une bouteille d'Evian, faut que je la laisse!! Mon avion décolle à l'heure (9h30) et atterrit à l'heure (10h50). Heureusement car ma première mission est de récupérer avant 13h00 à Monaco mon accréditation, autrement dit mon sésame sans lequel rien n'est possible. Je laisse donc mon sac à la consigne de l'aéroport car je n'ai pas le temps de passer à l'hôtel, et je monte vite dans une navette qui va m'emmener directement sur Monaco par l'autoroute. Un peu moins d'une heure plus tard, elle me lâche sur le Rocher, mais pas vraiment où je dois me rendre. Je pars donc à pieds à la recherche du centre d'accréditation. Mais si je trouve facilement la salle de presse, qui est bien indiquée, point de centre d'accréditation. Il est bientôt 12h30, je commence à m'affoler. Je demande mon chemin à plusieurs personnes, qui m'indiquent tous une direction sans être bien précis, un flic me renvoie même d'où je viens (ils sont aussi nuls qu'à Paris, c'est rassurant!), quand, enfin, petit miracle, je trouve mon "accreditation center", qui se résume en fait à deux tentes paumées sur un bout de fronton. Je donne mon nom et je récupère ma petite carte verte qui va me permettre de me balader presque où je veux pendant trois jours. Première mission accomplie. Direction la salle de presse, où je mouline un peu avant de comprendre comment ça marche. Mais je peux enfin travailler, je me détends...

La fin de journée arrive, il est environ 20h. Il faut donc que je regagne mon hôtel. Je dois tout d'abord me rendre à la gare de Monaco pour prendre un TER. C'est parti pour 20 minutes de marche, toujours avec mon ordinateur en bandoulière. Arrivé à la gare, j'achète un ticket et rejoins mon quai : 15 minutes d'attente avant le prochain train. Je monte dans le train, trouve une place assise. On démarre. Bien sûr c'est un omnibus, il s'arrête donc à toutes les gares entre Monaco et Nice : 25 minutes de trajet. A la sortie de la gare, je dois prendre un bus de ville pour rejoindre l'aéroport, afin de récupérer mon sac laissé à la consigne (vous suivez toujours ?). Coup de bol, il y en a un qui va partir juste quand j'arrive. Manque de bol, ce n'est pas la ligne directe, il s'arrête tous les 300 mètres : 30 minutes de trajet. Arrivé à destination, je descends du bus, mais je trouve que l'aéroport ne ressemble pas à celui du matin. C'est parce qu'il y a deux terminaux, 1 et 2, et que je ne suis pas au bon. Ouf, une navette relie les deux terminaux. Merde, elle vient de démarrer devant moi! 10 minutes d'attente. J'arrive enfin au terminal 2, il est presque 22h. Je vais récupérer mon sac, il est toujours là à m'attendre, encore heureux. Je commence à avoir faim. Coup de bol, il y a un Quick dans le terminal. Manque de bol, il est en train de fermer. De plus je tombe sur une vendeuse en formation qui a un peu de mal à faire fonctionner ses deux neurones. Elle préfère demander à son chef si elle peut offrir des hamburgers gratuits aux beaux gosses ("Non", lui répond-il) plutôt que se concentrer sur ma commande. Résultat : elle se trompe dans la taille du menu et oublie les frites! Je m'en rends compte une fois sorti, trop tard, le Quick a fermé entre temps. C'est pas grave, je file chercher un taxi pour rejoindre mon hôtel, qui se trouve à quelques kilomètres de l'aéroport. Je monte dans la voiture, annonce ma destination au chauffeur, qui me répond : "Ah mais vous avez une navette qui peut vous y emmener, il faut la commander à l'accueil de l'aéroport." Et il me raccompagne gentiment vers la sortie de son taxi. Je rentre donc dans le terminal, vais à l'accueil, trouve un téléphone collé au bureau, décroche, tape quatre touches sur le clavier, me présente à une demoiselle de l'hôtel, lui dit où je suis et pars m'asseoir attendre ma navette. Quelques minutes après, là voilà qui arrive. Je monte dedans, fais un sourire au chauffeur, et jette mon regard vide dans le paysage de zone commerciale qui défile devant moi. Quelques minutes plus tard j'arrive enfin à mon hôtel, je récupère ma clé, monte dans ma chambre et m'effondre sur mon lit. Mais non, je n'ai pas pleuré...

Je vous épargnerai le reste de mes aventures, qui seraient trop longues à raconter. Juste deux autres événements assez cocasses. Le samedi soir, en arrivant à la gare de Nice à mon retour de Monaco, je m'aperçois que tous les regards des passants sont tournés vers la même direction. Logique, un bar situé à 50m de la gare est en train de brûler, les pompiers arrivent pour l'éteindre. Résultat, bouclage du périmètre, les bus ne viennent plus prendre de passagers, il faut marcher 15 minutes à pieds pour aller chercher celui qui va me ramener à l'aéroport, pour que je récupère ensuite la navette qui me ramène à l'hôtel (j'espère que vous avez suivi!). Dimanche soir, je quitte en urgence le circuit à 17h00 car j'ai un vol à 19h00, je ne peux donc pas faire tout ce que je souhaite, mais tant pis, ainsi va la vie. Le TER est blindé avec tous les spectateurs du Grand Prix, mais c'est pas grave, ainsi va la vie. Je prends un taxi pour faire le trajet entre la gare et l'aéroport : 30 euros pour 10 km, mais c'est pas grave, ainsi va la vie. Et quand j'arrive dans le hall du terminal 2, que vois-je ? Mon vol a 25 minutes de retard! 25 minutes qui vont, une fois bien installé dans l'avion, se transformer en une heure de retard! Ce n'est pas grave, ainsi va la vie. Pour nous faire patienter, les hôtesses d'Air France nous offrent généreusement... un verre d'eau. Je pense que si un Dieu avait décidé de me dégoûter des reportages, il ne s'y serait pas pris autrement.

1 commentaire:

Bobby a dit…

Ah l'angoisse! Comment ne pas profiter de son week-end?! Quelle organisation de merde niveau transports!
Du coup, c'est quoi ton taff? Journaliste?