1998, 2002, 2006, 2010... Tous les quatre ans, c'est la même rengaine : ça dézingue à tout va sur l'équipe de France de foot. Et donc, depuis quelques jours, alors que les Bleus vont jouer leur premier match en Afrique du Sud contre l'Uruguay vendredi, les critiques et remarques assassines fusent de partout. Et notamment de ceux qui sont déjà passés par là, les champions du monde 1998. Dugarry, Lizarazu, Desailly et consorts s'amusent à s'en prendre directement à leurs successeurs, comme si c'était pour eux leur seul moyen d'exister médiatiquement (ce qui n'est sûrement pas faux), comme s'ils craignaient aussi qu'une nouvelle victoire tricolore fasse oublier leurs exploits de 1998. Mais non les gars, rassurez-vous, on ne vous oubliera jamais! Pour l'éternité vous resterez les premiers!
Exemple type, Marcel Desailly dans un quotidien sud-africain dimanche dernier :
«J'ai vu la France perdre contre la Chine et il n'y a aucune chance qu'elle gagne la Coupe du monde. Les joueurs sont à la fin de leur préparation et devraient être au meilleur de leur forme mais cela m'énerve de voir qu'il n'y a pas encore d'équipe type et de tactique définie. Dans ce groupe, je pense que l'Uruguay et l'Afrique du Sud vont se qualifier pour les huitièmes de finale».
Personnellement c'est ça qui me gêne le plus. Que ces joueurs qui ont connu ça, qui savent ce que c'est d'en prendre plein la gueule et connaissent les conséquences que cela peut avoir sur le moral d'une équipe, se permettent de jouer à ça dix ans après. Ou alors ils le font exprès pour pousser les Bleus d'aujourd'hui à se motiver et à faire l'union sacrée contre tous ceux qui les critiquent. Une tactique assez risquée...
Lundi, c'était au tour de notre chère Secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, qui comme tout homme (femme) politique, n'y connaît rien en sports, de blâmer ces pauvres Bleus pour leur hôtel sud-africain à un million d'euros... Manquait plus que ça! Qu'on les critique pour leur jeu, passe encore, mais pour leurs conditions d'hébergement, là c'est trop!
Ne lisant pas particulièrement la presse des autres pays qualifiés pour le Mondial, je ne sais pas vraiment comment ça se passe ailleurs. Mais j'ose espérer qu'ils font pareil que chez nous, voire pire, sinon cette spécificité ne serait vraiment pas à porter à notre crédit.
Je suis loin d'être fan de Raymond Domenech, de ses choix tactiques ou de joueurs, de sa communication, de sa façon de gérer un groupe, et les récents résultats m'inquiètent plus qu'ils ne me rassurent. Mais avant une telle compétition, la moindre des choses est de soutenir et d'encourager l'équipe plutôt que de tirer sur l'ambulance, qui a déjà assez de problèmes à régler. Et puis il sera toujours temps de faire le bilan à la fin de la compétition, lorsqu'on aura été piteusement éliminés au premier tour. Oups, pardon...
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